Préhistoire

Le village de Brunémont semble avoir été occupé dès la préhistoire. De nombreux fermiers ont trouvé des traces de ce passé dans leurs champs, notamment des silex taillés.

La commune se trouve au cœur d'un secteur riche en mégalithe. Le plus proche est la pierre qui pousse située à Aubigny-au-Bac.

Antiquité

De récentes découvertes archéologiques attestent d'une occupation gallo-romaine au niveau de la route Brunémont - Bugnicourt.

En juillet 2004, des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour une villa gallo-romaine. Au-delà des restes de silos à grains et de fours, 25 pièces de monnaie du VIe siècle à l'effigie de l'empereur Constantin ont été trouvées.

En avril 2007, le site de l'ancien moulin a révélé une pièce de monnaie à l'effigie de Constantin II et une seconde à l'effigie de Magnence.

Moyen-Âge

Peu de traces de cette époque subsistent dans le bâti.

La première mention du village sous son toponyme date de 1176 (Brunaimont).

Le premier curé mentionné dans les archives est Jacques Burgensis en 1363.

Un château médiéval devait exister puisqu'il est fait trace en 1582 de la prise et de la destruction du château par les troupes du roi de France, venues de Cambrai.

Renaissance

La documentation plus abondante permet de resituer Brunémont dans son époque.

L'église a pour collateur l'Abbaye Saint-Vaast d'Arras.

La Seigneurie est détenue par la Famille Le Baron dont la commune adopte le blason.

Dépendante du Comté de Hainaut, longtemps située sur une zone frontalière entre les possessions des Ducs de Bourgogne dans les Pays-Bas Bourguignons puis possessions du Roi d'Espagne à partir de Charles Quint, la Seigneurie ne passera sous juridiction française que lors du Traité des Pyrénées en 1659.

Époque moderne

Au XVIe siècle, la famille Le Baron est la première connue à posséder la seigneurie. Une pierre tombale dans l'église témoigne de leur passage, probablement par mariage, à la famille de Gognies.

Par la suite, la famille Valincourt succède à la famille Le Baron. Au XVIIIe siècle, Jean Etienne de Valincourt, écuyer et seigneur de Brunémont, offre le château en dot à sa fille Marie-Françoise lors de son mariage avec le comte Philippe Henri de Douglas le 23 février 1747. Marie-Françoise épousera plus tard en secondes noces Benjamin, marquis de Belloy.

Jean Étienne II de Valincourt, écuyer et seigneur de La Chauvinière, de Brunémont et de Prémont, est le fils de Jean Étienne Ier de Valincourt, écuyer, seigneur de Ricametz, et de Marie Philippe Le Clercq. Né à Valenciennes le 9 mars 1684, Jean Étienne II se marie d'abord avec Marie Josèphe Wéry, puis avec Marie Thérèse de Fourmestraux de Saint-Denis le 11 mars 1722. Marie Thérèse est la fille de Pierre Alexis de Fourmestraux de Saint-Denis, bourgeois de Lille, qui a acheté la charge de prévôt du comte de Valenciennes.

En 1758, l'église est reconstruite selon un plan plus classique, et en 1764, le clocher est restauré. Une partie du mobilier de l'église provient encore de cette époque, ainsi que des éléments en pierre provenant de la structure précédente. Après avoir été endommagée pendant la Révolution française, l'église est restaurée en 1809, et une partie de son mobilier est réputée provenir de l'abbaye du Verger.

Époque contemporaine

Brunémont se développe entre marais et terres arables. L'extraction de la tourbe, le maraichage, la culture du lin, de l'ail et autres métiers du Val de Sensée sont les sources de revenus.

La ligne de chemin de fer Douai-Cambrai désenclave très tôt le village lors du Second Empire.

Le château et ses dépendances sont rachetés à de multiples reprises durant le XIXe siècle. Une vente est effectuée en janvier 1839. En 1905, la famille de Wavrechin, descendante des acquéreurs du XVIIIe siècle se porte acquéreur et s'y installe de nouveau.

La grande guerre

Le château est très tôt occupé par les Allemands. Une fois le front stabilisé, il sera, comme dans nombre de villages de l'arrière, un poste de commandement et une étape pour les troupes de passage.

Il faisait aussi office de poste de police et ceux qui bravaient le couvre-feu étaient quittes pour passer une nuit dans une geôle. Des traces d'électrification, de téléphonie, graffitis et maigres souvenirs attestent de cette occupation soutenue d'une bourgade sur les arrières du front.

Le village fut évacué dès le 1er mai 1917. La population se regroupera sur Bléret et Roux-Miroir en Belgique. L'auteur allemand Ernst Jünger séjourna au château avec son bataillon les 18, 19 et 20 mars 1918 alors qu'il montait au front lors de l'offensive de printemps.

Situé sur les arrières de la ligne Hindenburg, le village a souffert des combats de fin 1918 lors de sa libération par les troupes anglo-canadiennes. Les destructions de la guerre restent cependant limitées en comparaison des villages alentour. Sa situation dans un vallon à proximité d'un marais peut expliquer en partie cela.

Le château du XVIIIe siècle, fort abimé cependant, fut démantelé par la famille de Wavrechin en 1932 afin de restaurer le château de Bernicourt, à Roost-Warendin.

En fond de tableau, vue de Brunémont et de son marais le 28 septembre 1918.

Le village aura perdu 8 de ses fils :

  • Louis Marquez
  • Jules Marchand
  • Victor Colau
  • Louis Lucas
  • Paul Dessaint
  • Roland de Wavrechin
  • Gaston Rémy
  • Albert Coplo

et verra un des siens revenir décoré de la Légion d'honneur pour fait d'armes à Vimy, Xavier Antorre.

Héraldique

Les armes de Brunémont se blasonnent ainsi : Fascé d'argent et d'azur de six pièces, la première fasce d'azur chargée de trois cœurs d'or.